Juillet - août 2024

ÉDITO

Se reposer avec Jésus

Seulement 65 % des Belges partiront en vacances cette année, soit 5 % de moins que l’année dernière. Ce n’est qu’à partir des années 1970 que la plupart des Belges ont pris l’habitude de partir en vacances pendant leurs congés payés. Pourtant ceux-ci existaient déjà depuis 1936. Cette année-là, les dockers du port d’Anvers, rejoints par les métallos liégeois et les mineurs, étaient en grève et réclamaient notamment des congés payés. Le 8 juillet, une loi fut signée où l’on peut lire : « Aujourd’hui, avec la mécanisation et la rationalisation, les conditions du travail salarié sont devenues telles, que pour sauvegarder la santé des travailleurs manuels et intellectuels, il est devenu, sinon nécessaire, au moins éminemment utile d’interrompre chaque année leur labeur par quelques jours de détente et de répit. » Les congés payés devaient aussi restaurer « la grandeur et la dignité humaines des travailleurs ».
Comment allons-nous, cette année, profiter du temps des congés ? Comment allons-nous mettre à profit ces jours de « détente et de répit » pour restaurer notre dignité humaine de travailleur ? Et n’y a-t-il pas aussi, pour le chrétien, un manière particulière de vivre ses congés ? Le pape François a donné des conseils pour les disciples de Jésus que nous sommes. En commentant un passage de l’Évangile de Marc, il a souligné un aspect important de notre vie, à savoir, le besoin de repos auquel Jésus invitait ses disciples avec tendresse : « Venez à l’écart, seuls, dans un endroit désert, et reposez-vous un peu » (Mc 6,31). Le Pape a fait remarquer que Jésus voulait non seulement qu’ils se reposent physiquement, mais qu’ils trouvent aussi « le repos du cœur » : Jésus voulait « les mettre en garde contre (…) le danger de se laisser prendre par la frénésie du ‘faire’, de tomber dans la piège de l’activisme (…) et de [se] sentir des protagonistes absolus. Combien de fois cela arrive également dans l’Église : nous sommes affairés, nous courons, nous pensons que tout dépend de nous et, à la fin, nous risquons de négliger Jésus (…). C’est pour cela qu’il invite les siens à se reposer un peu à l’écart, avec Lui. » Le pape ajoutait que la « tendre invitation [de Jésus] – reposez-vous un peu – devrait nous accompagner : gardons-nous, frères et sœurs, de la recherche de l’efficacité, arrêtons la course effrénée qui dicte nos agendas. Apprenons à nous arrêter, à éteindre le téléphone portable, à contempler la nature, à nous régénérer dans le dialogue avec Dieu. » Comment mettrons-nous à profit, cette année, le temps des congés pour décrocher, pour contempler et nous régénérer dans la prière ? Nous sommes des êtres humains, mais aussi des disciples de Jésus. Il y a donc une manière « chrétienne » de vivre le temps des congés.

Abbé Pascal-Marie Jerumanis avec toute l’équipe pastorale