C’est après avoir contribué à la restauration de la collégiale de Ciney effondrée lors de la tempête de 2010 que l’ancien doyen de Ciney est parti à Beauraing.

C’est un jour de tempête, ce 9 février 2020, que son successeur, l’abbé Pascal-Marie Jerumanis, a été installé comme curé-doyen de Ciney par Monseigneur Pierre Warin. Comme un vent nouveau et de nouveaux défis ! Pour l’accueillir, les fidèles ont répondu en nombre : paroissiens de Ciney et de tout le doyenné, et même de Moustier-sur-Sambre où l’abbé Pascal-Marie a été curé ces 10 dernières années.

Le président de la fabrique d’église, André Marie Viroux, a très chaleureusement accueilli le nouveau doyen, bien qu’il n’avait pas la clé de l’église qu’il devait lui remettre, égarée il y a peu. Mais le bourgmestre, à la fin de la célébration, après avoir mentionné une épopée digne de fort boyard, a remis la fameuse clé à son nouveau destinataire en exprimant son souci de collaboration.

Le président de fabrique et le bourgmestre étaient loin d’être les seuls à accueillir le nouveau curé-doyen. Celui-ci était notamment entouré de ses nombreux confrères du doyenné. Parmi eux, le père abbé de l’abbaye de Chevetogne. Deux d’entre eux lui ont adressé un chaleureux mot d’accueil ainsi que des paroissiens de Ciney et du doyenné et des représentants des bénévoles au service de la paroisse et au service des plus démunis de Ciney. De concert, chacun a mis en avant les forces vives du doyenné, assurant leur désir de collaboration au nouveau ministère de l’abbé Pascal-Marie. Ils ont aussi évoqué les besoins du doyenné et les nouveaux défis à relever. Et quel curé opportun pour relever ces défis qu’un prêtre principalement dévoué à la formation et à l’enseignement depuis 30 ans à qui l’évêque demande maintenant de se consacrer à temps plein à la pastorale paroissiale. Comme l’abbé Pascal-Marie  l’a dit avec humour : « après 30 ans de préparation, je deviens  curé à titre principal et doyen, en plus ! »

« Immergé dans la pastorale », c’est le mot, au cœur de cette assemblée nombreuse et variée : des fidèles de localités, d’âge et de sensibilité spirituelle très divers, des acolytes et des enfants en nombre, deux chorales, celle des plus jeunes et celle des plus ainés, chacune avec un style musical propre.

Dans son homélie, Monseigneur Warin a rappelé l’importance d’oser porter la lumière de l’Evangile au monde « parce que le pluralisme bien compris n’implique pas la mise sous éteignoir des convictions, mais bien leur mise en dialogue ». « Nous ne pouvons renoncer à « être sel de la terre » et « lumière pour le monde » ». Mais en précisant : « Si nous voulons être évangélisateur, comment pourrions-nous faire l’économie d’un chemin d’humilité ? Il ne faudrait pas que nos croix en bois poli, en argent ou en or fassent oublier tout le rugueux de la croix du Christ. » Enfin, il a enjoint le nouveau doyen d’être comme Saint Paul : « c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant, que je me suis présenté à vous », afin que ce soient « l’Esprit et sa puissance qui se manifestent ». Et de conclure, « ainsi, ce n’est pas du bien que vous ferez mais des miracles » !

Homélie après laquelle le nouveau doyen a été conduit par l’évêque à l’ambon, au baptistère, au confessionnal, puis à l’autel, en guise de rite d’installation.

Au terme de la célébration, le nouveau doyen a pris la parole en disant que notre merci qui monte vers Dieu dans l’Eucharistie a besoin, pour être vrai, de rejoindre chaque personne. Il a ainsi pris le temps de dire merci à chacun, notamment pour l’avoir si bien accueilli. Il a pensé à ses prédécesseurs et a eu un mot particulier pour tous ceux qui ont préparé et porté avec lui cette célébration. Il a exprimé sa joie d’être arrivé à Ciney « où il se sent déjà presqu’à la maison ». Et il lui tarde d’aller le vendredi matin au marché aux bestiaux où le commerce se fait encore en francs et en se tapant dans la main « parce qu’une parole donnée est une parole qu’on ne reprend pas ».

Sur ces paroles humoristiques, c’est dans la convivialité que s’est poursuivi l’accueil de l’abbé Pascal-Marie autour d’un verre de l’amitié et d’un repas en toute simplicité. Toutes et tous lui ont souhaité un heureux et fructueux ministère parmi eux !

Lucie Dujardin