Juillet – août 2025

 ÉDITO

Se reposer en Dieu…

Les mois de juillet et août sont l’occasion pour beaucoup de prendre un temps de repos bien mérité. Notre rythme de vie est de plus en plus intense, même trop intense, trop stressant. Le contexte géopolitique très tendu n’arrange rien. Guy Gilbert faisait ces observations : « Notre monde est fou. Tout va trop vite. Pas seulement les transports ou les nouvelles technologies… On ne mange même plus, on bouffe dans des ‘fast-foods’… On ne parle plus, on jacasse sans arrêt… Une information-marchandise chasse la précédente… On ne regarde pas, on zappe… On ne vit pas, on survit… Il est urgent de prendre le temps de la lenteur… » On pourrait apprendre à le prendre pendant ces deux mois d’été. Mais ce nouveau rythme à prendre suffira-t-il à nous procurer le vrai repos du cœur ? N’est-ce pas uniquement en Dieu que nous pourrons le trouver ?
Notre nouveau pape Léon XIV aime souvent répéter ce texte tiré des Confessions de saint Augustin : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi. » Le pape l’a notamment cité au début de son homélie de la messe d’inauguration de son pontificat. Il s’y est encore référé dans son message vidéo qui a été diffusé devant 30 000 personnes rassemblées par l’archidiocèse de Chicago dans le White Sox Park, le stade de l’équipe de baseball que Léon XIV soutient depuis de nombreuses années. Dans son message, le pape disait, entre autres, ceci : « J’aimerais profiter de cette occasion pour inviter chacun de vous à regarder dans son propre cœur, à reconnaître que Dieu est présent et que, peut-être de différentes manières, Dieu vous tend la main, vous appelle, vous invite à connaître son Fils Jésus-Christ. » Et voici la référence au texte de saint Augustin : « Nous vivons tous avec de nombreuses questions dans notre cœur. Saint Augustin parle si souvent de nos cœurs ‘agités’, sans repos et il dit que ‘notre cœur est sans repos jusqu’à ce qu’il repose en toi, ô Dieu.’ Ce manque de repos n’est pas mauvais, et nous ne devrions pas chercher à éteindre le feu, à l’éliminer ou même à être anesthésiés face aux tensions et aux difficultés que nous traversons. Nous devrions plutôt entrer en contact avec notre propre cœur et reconnaître que Dieu peut agir dans nos vies, à travers nos vies, et à travers nous, tendre la main aux autres. »
Est-ce que cela ne pourrait pas devenir le programme pour ces deux mois ? Apprendre à se reposer en Dieu en descendant au niveau de notre cœur où il demeure, non pas pour fuir tout ce que nous vivons, échapper aux épreuves que nous traversons, mais pour transformer tout cela radicalement en laissant Dieu agir dans nos existences et, à travers nous, rejoindre nos frères et nos sœurs. N’est-ce pas cela le véritable repos en Dieu auquel nous aspirons ?

Abbé Pascal-Marie Jerumanis, votre doyen