Mai 2025

 ÉDITO

Le Pape de la miséricorde

C’est avec une vive émotion que nous avons appris le décès du Pape François survenu le matin du lundi de Pâques, à 7h35 le 21 avril. Un conclave va s’ouvrir le 7 mai pour élire un nouveau Pape, mais l’héritage de François restera, en particulier son message central qui est celui de la miséricorde.

Voici comment Andrea Tornielli, le directeur éditorial des médias du Saint Siège, a voulu caractériser son pontificat. Il rapporte d’abord ces paroles très fortes du Pape : « La miséricorde de Dieu est notre libération et notre bonheur. Nous vivons de la miséricorde et nous ne pouvons pas nous permettre d’être sans miséricorde: c’est l’air que l’on respire. Nous sommes trop pauvres pour poser des conditions, nous devons pardonner, parce que nous avons besoin d’être pardonnés. » Andrea Tornielli s’appuie sur ces paroles pour mettre valeur le cœur du message de notre pape défunt : « S’il est un message qui, plus que tout autre, a caractérisé le pontificat du Pape François et qui est destiné à rester, c’est bien celui de la miséricorde. De très nombreuses thématiques ont été abordées par le premier pape argentin de l’histoire de l’Église, en particulier l’attention pour les pauvres, la fraternité, le protection de la maison commune, le refus ferme et inconditionnel de la guerre. Mais le cœur de son message, celui qui a probablement le plus impressionné, c’est l’appel évangélique à la miséricorde, à la proximité et à la tendresse de Dieu envers ceux qui ont besoin de son aide. La miséricorde comme « l’air que l’on respire », ce dont nous avons le plus besoin, sans quoi il serait impossible de vivre. L’intégralité du pontificat de Jorge Mario Bergoglio a été vécu sous la bannière de ce message, qui est au cœur du christianisme. Dès le premier Angélus récité le 17 mars 2013 depuis la fenêtre de l’appartement pontifical qu’il n’habitera jamais, François a évoqué la centralité de la miséricorde, rappelant les paroles que lui avait adressées une vieille dame venue se confesser à lui alors qu’il était encore jeune évêque auxiliaire de Buenos Aires : « Le Seigneur pardonne tout… Si le Seigneur ne pardonnait pas tout, le monde n’existerait pas. » Le Pape venu « du bout du monde » n’a pas modifié les enseignements de la tradition chrétienne bimillénaire, mais en remettant la miséricorde au centre de son magistère d’une manière nouvelle, il a changé la perception que beaucoup avaient de l’Église. Il a témoigné du visage maternel d’une Église qui se penche sur ceux qui sont blessés, et en particulier blessés par le péché. Il a témoigné d’une Église qui fait le premier pas vers le pécheur, comme Jésus l’a fait à Jéricho, en s’invitant dans la maison de Zachée, un homme peu présentable et détesté, sans rien lui demander, sans conditions préalables. Et c’est parce qu’il s’est senti pour la première fois regardé et aimé de cette manière que Zachée s’est reconnu pécheur, trouvant dans ce regard du Nazaréen l’élan pour se convertir. »

En ce temps de Pâques où se manifeste la victoire de la miséricorde de Dieu, soyons des témoins de cette miséricorde, à la suite du Pape François qui en a été un témoin extraordinaire et prions pour son successeur en nous ouvrant à ce que l’Esprit voudra nous dire à travers lui. Saint temps pascal !

Saint temps pascal !

 Abbé Pascal-Marie Jerumanis, votre doyen